avril 25, 2024
Le décès de François Léotard

François Léotard : une figure méconnue de la vie politique française

François Léotard, décédé le 25 avril 2023 à l’âge de 81 ans, a été l’un des acteurs majeurs de la droite française pendant près de trois décennies. Tour à tour ministre de la Culture et de la Communication, ministre de la Défense, président du Parti républicain puis de l’UDF, il a incarné une certaine vision du libéralisme et du centrisme. Mais il a aussi été impliqué dans plusieurs affaires judiciaires qui ont terni son image et précipité sa retraite politique.

Un parcours politique particulier

Né le 26 mars 1942 à Cannes, François Léotard est issu d’une famille de la bourgeoisie catholique. Son père est un avocat renommé et son frère aîné, Philippe, deviendra un célèbre acteur. Après des études de droit et de sciences politiques, il entre à l’ENA en 1966 et en sort deux ans plus tard dans la prestigieuse promotion Thomas More. Il commence sa carrière comme haut fonctionnaire au ministère de l’Intérieur, puis au Conseil d’État.

Voici une vidéo relatant le décès de cet homme politique :

En 1976, il adhère au Parti républicain (PR), une formation libérale et centriste fondée par Jean-Pierre Soisson et Valéry Giscard d’Estaing. Il se lance dans la politique locale en se faisant élire député du Var en 1978, puis maire de Fréjus en 1983. Il devient rapidement l’un des leaders du PR, dont il prend la présidence en 1982.

En 1986, il accède pour la première fois au gouvernement en tant que ministre de la Culture et de la Communication dans le premier gouvernement cohabitation de Jacques Chirac. Il se distingue par son soutien aux artistes et aux médias indépendants, ainsi que par son opposition à la privatisation de TF1. Il quitte le gouvernement en 1988, après la réélection de François Mitterrand.

En 1993, il revient au pouvoir comme ministre d’État, ministre de la Défense dans le gouvernement d’Édouard Balladur. Il joue un rôle important dans les opérations militaires menées par la France au Rwanda et en ex-Yougoslavie. Il est également à l’origine de la professionnalisation des armées et de la suspension du service national.

Un leader contesté et contestataire

En 1995, François Léotard soutient la candidature d’Édouard Balladur à l’élection présidentielle, contre celle de Jacques Chirac. Il s’oppose ainsi à une partie de sa famille politique, qui lui reproche sa trahison. Après la victoire de Chirac, il quitte le gouvernement et se consacre à son mandat de député.

En 1996, il prend la tête de l’Union pour la démocratie française (UDF), une confédération regroupant plusieurs partis centristes et libéraux. Il tente alors d’imposer l’UDF comme une force politique autonome, capable de rivaliser avec le RPR de Chirac et le PS de Lionel Jospin. Mais il se heurte aux réticences de certains dirigeants de l’UDF, comme Alain Madelin ou François Bayrou, qui préfèrent maintenir une alliance avec le RPR.

En 1998, il annonce sa démission surprise de la présidence de l’UDF et son retrait provisoire de la vie politique. Il invoque des raisons personnelles et des divergences stratégiques avec ses partenaires. Il revient brièvement sur le devant de la scène en 2002, en soutenant la candidature d’Alain Madelin à l’élection présidentielle. Mais il ne parvient pas à peser sur le résultat du scrutin, qui voit l’élimination du candidat libéral dès le premier tour.

Marthe Galante

Marthe Galante est rédactrice spécialisée.

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