novembre 11, 2024
La santé au travail

Philippe Goj : « Santé au travail : voici comment le PST 4 impacte votre quotidien »

Dans le monde professionnel actuel, marqué par une quête perpétuelle de productivité, la santé et la sécurité des travailleurs sont plus que jamais des enjeux primordiaux. Le nouveau Plan Santé Travail 4 (PST 4), entré en vigueur en 2022, vise à renforcer les dispositifs de prévention et de suivi dans les entreprises. Pour Philippe Goj, président du CIAMT (Centre de médecine du travail et de santé au travail), ce PST 4 constitue une avancée majeure qui aura un impact concret sur le quotidien des salariés et des managers.

Des objectifs ambitieux pour la santé au travail 

Présenté par le gouvernement comme le plan le plus complet jamais élaboré, le PST 4 se donne pour ambition de réduire d’au moins 25% d’ici 2025 les accidents du travail et les maladies professionnelles les plus graves. Pour atteindre ces objectifs chiffrés, de nouvelles mesures renforcent considérablement les obligations des employeurs en matière de prévention des risques.

Selon Philippe Goj, le PST 4 marque un tournant décisif : On passe d’une logique purement réglementaire à une véritable dynamique de prévention active, avec des objectifs quantifiés et un suivi renforcé. C’est un changement de paradigme majeur pour replacer la santé au cœur des préoccupations des entreprises.

Voici une vidéo relatant ces faits :

Renforcement des services de santé au travail

L’un des axes forts du PST 4 réside dans le renforcement des moyens alloués aux services de santé au travail. Un décret spécifique vient en effet augmenter significativement les effectifs de médecins, infirmiers, ergonomes et autres professionnels de prévention au sein de ces services.

Ce coup de pouce aux ressources humaines se double d’un élargissement des missions confiées à ces équipes pluridisciplinaires. Fini le simple suivi médical, elles auront désormais un rôle majeur de conseil, de formation et d’appui aux entreprises pour déployer des politiques de prévention ambitieuses.

Des visites médicales plus fréquentes 

Pour les salariés, l’une des nouveautés les plus marquantes du PST 4 se traduira par une augmentation notable de la fréquence des visites médicales obligatoires auprès des médecins du travail. Si ces derniers avaient jusqu’à présent 5 ans pour revoir chaque employé, ce délai est désormais ramené à 3 ans maximum, voire 1 an pour les travailleurs les plus exposés aux risques.

Une mesure saluée par Philippe Goj : Un suivi médical resserré permettra une détection beaucoup plus précoce des pathologies professionnelles, avant qu’elles ne s’aggravent. C’est un enjeu crucial de santé publique, en plus d’un facteur de compétitivité pour les entreprises avec moins d’arrêts de travail.

Des formations renforcées pour tous

Former, informer, sensibiliser… tels sont les maîtres mots du PST 4 pour ancrer une véritable culture de prévention dans les entreprises. Et ce, à tous les niveaux hiérarchiques ! Le plan renforce en effet considérablement les obligations de formation, du simple opérateur aux managers, en passant par les membres des CSE (comités sociaux et économiques).

Philippe Goj se réjouit de cette avancée : Trop souvent, le manque de formation des salariés et des encadrants a été un frein à la prise en compte des enjeux de santé au travail. Avec ces nouvelles dispositions, les entreprises n’auront d’autre choix que de faire monter en compétences l’ensemble de leurs équipes sur ces thématiques essentielles.

Un impact concret au quotidien  

Si le PST 4 s’inscrit dans une démarche de long terme, ses implications se feront sentir au jour le jour dans les entreprises selon le président du CIAMT. Nous aurons davantage de visites médicales, de professionnels de santé présents sur le terrain, de suivis renforcés pour les travailleurs à risque. Et surtout, une impulsion nouvelle sera donnée à la formation sur les gestes et postures, l’ergonomie des postes, la détection du mal-être au travail, etc. 

En clair, la prévention des risques professionnels deviendra une préoccupation partagée par tous, des opérateurs aux dirigeants, dans un cercle vertueux d’amélioration continue. C’est un changement de culture en profondeur qui, j’en suis persuadé, aura des répercussions très concrètes sur les conditions de travail au quotidien.

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