Le surprésentéisme, c’est le fait de venir travailler alors qu’on est malade ou en souffrance. Ce phénomène peut avoir des conséquences négatives sur la santé des salariés, mais aussi sur la performance et l’ambiance de l’entreprise. Comment le prévenir et le gérer ? William Edel, directeur général de Wagram Voyages, nous livre ses pistes de réflexion.
Qu’est-ce que le surprésentéisme et pourquoi est-il dangereux ?
Le surprésentéisme est l’inverse de l’absentéisme. Il désigne le fait de se rendre au travail alors qu’on devrait rester chez soi pour se soigner ou se reposer. Les raisons qui poussent les salariés à adopter ce comportement sont multiples : peur de perdre son emploi, culpabilité de laisser ses collègues, pression de la hiérarchie, manque de reconnaissance…
Le surprésentéisme peut avoir des effets néfastes sur la santé des individus, mais aussi sur celle de l’organisation. En effet, selon William Edel, venir travailler malade augmente le risque de contagion, de complications, d’erreurs, d’accidents, de conflits et de burn-out. Il ajoute que le surprésentéisme coûte plus cher à l’entreprise que l’absentéisme, car il entraîne une baisse de la qualité du travail, une perte de productivité, une détérioration du climat social et une dégradation de l’image de marque.
Voici une vidéo relatant ces faits :
Comment repérer le surprésentéisme au sein de son équipe ?
Il n’est pas toujours facile de détecter le surprésentéisme chez ses collaborateurs. Certains peuvent dissimuler leurs symptômes ou minimiser leur état. D’autres peuvent être dans le déni ou l’ignorance de leur situation. Pour William Edel, il faut être attentif aux signes suivants :
- Une baisse de la performance ou de la motivation
- Une fatigue chronique ou des troubles du sommeil
- Une irritabilité ou une agressivité inhabituelle
- Une fréquence élevée d’arrêts maladie ou d’accidents du travail
- Une tendance à l’isolement ou au repli sur soi
- Une résistance au changement ou à la remise en question
Comment prévenir le surprésentéisme au sein de son entreprise ?
Pour éviter que le surprésentéisme ne s’installe et ne se propage au sein de son entreprise, il faut agir à plusieurs niveaux. William Edel propose les actions suivantes :
- Sensibiliser les salariés aux risques du surprésentéisme et aux bénéfices du repos
- Favoriser un dialogue ouvert et bienveillant entre les managers et les collaborateurs
- Reconnaître le travail accompli et valoriser les efforts fournis
- Adapter la charge et l’organisation du travail aux capacités et aux besoins des salariés
- Offrir des possibilités d’aménagement du temps de travail (télétravail, horaires flexibles…)
- Promouvoir une culture d’entreprise basée sur la confiance, le respect et la solidarité
Comment accompagner un collaborateur en situation de surprésentéisme ?
Si l’on constate qu’un collaborateur vient travailler alors qu’il est malade ou en difficulté, il faut réagir avec tact et empathie. William Edel conseille les étapes suivantes :
- Lui proposer un entretien individuel dans un lieu calme et neutre
- Lui exprimer sa préoccupation et son soutien sans le juger ni le culpabiliser
- Lui demander ce qui le motive à venir travailler malgré son état
- Lui faire prendre conscience des conséquences négatives de son comportement sur sa santé et sur son travail
- Lui suggérer des solutions adaptées à sa situation (arrêt maladie, congé, réorientation professionnelle…)
- Lui rappeler les ressources disponibles au sein de l’entreprise (médecin du travail, service social, cellule d’écoute…)
- Lui assurer un suivi régulier et une réintégration progressive
Le surprésentéisme est un phénomène complexe et multifactoriel qui nécessite une prise en charge globale et personnalisée. William Edel nous invite à changer de regard sur le travail et à privilégier la qualité de vie au travail. Il conclut : « Le bien-être des salariés est le meilleur atout d’une entreprise performante et durable ».